08 août 2005

Le Musée de la Résistance d'Odessa. Kherson. Voyage en Crimée.

Je pense qu'il n'y aura pas d'occasions de redescendre dans les carrières non officielles dans un futur proche, alors aujourd'hui je visite le musée officiel et puis je quitte Odessa.

La plupart des touristes visitent le Musée de la Résistance en groupe, dans le cadre d'une excursion organisée par une agence de tourisme. Y aller seule implique de trouver le bon minibus, de demander (en russe...) aux autochtones où est l'entrée et pourquoi elle est fermée maintenant. Pitié, ne me dites pas que c'est fermé le lundi. Ouf, non, je suis juste en avance, alors je vais voir les monuments en surface en attendant.




A mon retour, le parvis est plein de groupes de touristes. Il n'y a pas de guichet. Je demande à une responsable de groupe où je dois acheter mon billet. Elle me dit d'attendre là, puis de me joindre à son groupe pour la visite - gratuitement. En fait, ce musée n'est pas vraiment ouvert aux visiteurs individuels. J'ai eu de la chance.

On visite une reconstitution de la vie des résistants dans les carrières : défense, entraînement au tir, propagande, cuisine, puits à eau, dortoirs, buanderie, chapelle, etc. L'ambiance générale est très patriotique, avec l'incontournable minute de silence au monument aux morts.







Il n'y a pas grand'chose sur la carrière elle-même, juste quelques scies. Mais la visite était guidée en russe, alors j'ai sans doute raté beaucoup d'informations.




Bon, il est temps de quitter Odessa pour la Crimée. Le plan consiste à rejoindre Kherson en bus et à espérer y choper un train de nuit pour Simferopol. La première partie est facile. Je suis à Kherson à 17 h. La gare routière est loin de la gare ferroviaire. Je demande quel trolleybus je dois prendre. Un type m'indique un minibus, puis se décide à m'accompagner. Vadim est resté avec moi pendant des heures, m'aidant à trouver un billet de train puis me faisant visiter la ville. Je pense que c'était juste un type large d'esprit, ouvert sur le monde et ravi de discuter avec une occidentale.

Comme je m'y attendais, c'est difficile de trouver un billet de train à la dernière minute. Les trains sont complets. Vadim répète en boucle "big problem". Il me conseille de montrer mon passeport français, et ça marche : la guichetière déniche un billet de troisième classe dans le train de 1 h 47.

Bon, maintenant, j'ai 8 heures à patienter à Kherson. Vadim propose de visiter l'église de Catherine la Grande. Il me montre les quelques attractions de la ville. Nous communiquons avec un peu d'anglais, de russe, de français (il y a tellement de mots français en russe, que ça vaut toujours la peine d'essayer en français)... et beaucoup de communication non verbale :-)
Il n'y a rien d'extraordinaire à Kherson, mais les rares points d'intérêt deviennent beaucoup plus intéressants quand ils sont expliqués par un de ses habitants. Par exemple, je n'aurais jamais deviné que ce monument honorait la mémoire des gens de Kherson qui ont été envoyés à Tchernobyl après la catastrophe, pour des travaux de nettoyage et de prévention, et en sont morts.

A 21 h, Vadim me laisse à la gare. Il y a deux salles d'attente. L'une est gratuite ; l'autre est sûre. Je m'acquitte de 3 hrivnas pour pouvoir dormir quelques heures dans un confortable fauteuil en cuir, sans craindre de me faire voler mes bagages.

A 1 h, je me réveille pour le train. Prendre un train au passage en pleine nuit est une expérience mémorable.




Le train est en retard et re-dirigé vers un autre quai. Il n'y a pas d'autre solution que de monter dans le train Simferopol – Lviv stationné au quai 1, redescendre de l'autre côté sur le quai 2 et ensuite monter dans le bon train stationné sur la voie suivante. Tout le monde a l'air de trouver ça normal.

Les voitures de troisième classe ressemblent à des dortoirs. Il n'y a pas de compartiments. Il y a des couchettes dans le couloir. Je n'ai nulle part où laisser mes bagages en sécurité, alors je ne peux pas dormir. C'est ce que Vadim m'a conseillé : “Don’t sleep. Read book” : ne dors pas, lis un livre. Quand l'hôtesse vient me proposer des draps, je me fais comprendre par gestes : "je ne veux pas dormir, parce que j'ai peur qu'on me vole mes bagages". La fille, très sympa, me trouve une couchette basse, avec un coffre à bagages dessous. C'est parfaitement sûr : la porte du coffre est la couchette elle-même.
J'ai si bien dormi !