11 août 2005

La base souterraine de sous-marins de Balaklava. Inkerman. Le Klub Bunker.

L'Hôtel Ukraina est complet pour ce soir, alors je dois trouver un autre endroit où dormir. J'essaie l'Hôtel Sevastopol. La réceptionniste commence par dire qu'ils sont complets aussi, puis conseille de revenir après midi. Elle avait raison : j'ai eu une chambre en début d'après-midi, mais j'ai dû promettre de ne rester qu'une nuit. Il y a des coutumes locales qui m'échappent.

Je laisse mes bagages à la reception pour 1 hrivna, et vais à la base souterraine de sous-marins de Balaklava. Pour y aller en transports en commun, il faut faire une correspondance de bus à l'arrêt "Cinquième kilomètre". C'est une gare routière très animée, au milieu de nulle part. Il y a un grand marché autour, avec les étals classiques d'alimentation et de vêtements, mais aussi (et c'est bon à savoir) du matériel de camping, des pièces détachées de vélo et plein de gants dans les stands de bricolage.

A Balaklava, je repère très vite l'entrée de la base :




La visite est guidée en russe, mais un Ukrainien sympa me fait un résumé en anglais. Le leitmotiv est “Top Secret”. Par exemple, les sous-marins n'entraient et ne sortaient de la base qu'à la nuit tombée. Bien entendu, toute la ville était interdite.




Nous empruntons des couloirs anti-atomiques jusqu'à un long canal souterrain qui pouvait accueillir jusqu'à 7 sous-marins nucléaires. Il y a un atelier de maintenance de sous-marins, avec une cale sèche, un magasin de munitions et un atelier d'assemblage de munitions nucléaires. C'est quasiment vide. La base a perdu son utlité avec une nouvelle génération de sous-marins plus gros.







De retour à Sevastopol, je tente l'expédition à Inkerman, à la recherche des églises troglodytes et des fameuses carrières. Ces carrières dateraient du 5e siècle avant JC. Le meilleur moyen d'aller à Inkerman est le bateau. C'est pas cher et sympa... une fois qu'on a trouvé le bon ferry.

Le monastère troglodyte d'Inkerman est très ancien mais tout petit. Des femmes me regardent de travers parce que je ne respecte pas le dress-code. De toute façon, je n'y reste pas longtemps : la première église est fermée et la seconde est en (gros) travaux. Le plus chouette reste les clochetons en forme d'oignon vert émeraude, accrochés à la falaise.

Le continue le chemin au pied de la falaise. Il y a quelques troglodytes, dont certains sont habités. Tout à coup, un tunnel très haut traverse la colline et débouche dans la vallée suivante :







La "vallée" est en fait une ancienne carrière à ciel ouvert. Le calcaire est fin et très blanc. Il y a un magnifique lac vert émeraude dans la fosse, et des gens s'y baignent :




Mais je n'ai pas mon maillot, alors je continue le chemin jusqu'au sommet de la colline, où il y a les ruines d'une forteresse du XVe siècle :




Un troglodyte est accessible depuis le sommet de la colline. Il est petit mais propre, et la vue est splendide.
Le coucher de soleil sur la baie de Sevastopol est un régal, mais je dois prendre le bateau pour rentrer. J'essaie un autre chemin, et je me retrouve vite dans le cimetière du monastère.

J'avais remarqué cette enseigne depuis un trolleybus :




J'y retourne et, oui, c'est ouvert maintenant. C'est un bunker transformé en "art club". Ce soir, il y a deux concerts punks. Ca fait du bien de s'éloigner des sentiers battus :-) La musique est naze mais, hey, c'est ça le punk. Le public est jeune et pas si alternatif. Très peu de punks, en fait.




Le bunker est fait de longs couloirs et de longues salles. Il reste quelques portes d'origine. Ce genre de boîte est inimaginable en Europe de l'Ouest, pour raisons de sécurité (pas de sortie de secours).