13 août 2005

Mangup-Kale et voyage à Kertch.

Mangup-Kale est connu pour ses ruines d'une ville troglodytique. Cette forteresse très ancienne (du 6e au 18e siècle) est posée sur un plateau cerné par des falaises abruptes.
Je veux y aller le plus tôt possible dans la matinée, à cause du soleil et de la chaleur. C'est un échec complet : je me trompe de gare routière, puis je me trompe d'horaire. Ternovka, l'arrêt de bus le plus proche de Mangup-Kale, n'est qu'à 30 km de Sevastopol, mais j'ai mis cinq heures à les parcourir :-( Il est midi quand j'arrive à Ternovka, soit le pire moment pour commencer l'ascension.
Mais ma bonne étoile est de retour : je trouve un couple sympa pour me guider. Antoneta et Youri sont de Sevastopol et connaissent bien le chemin jusqu'à Mangup-Kale.




Nous suivons la route sur quelques kilomètres, jusqu'au lac au pied de Mangup-Kale. Ils décident de s'arrêter pour s'y baigner, alors je continue seule.




Le sentier qui monte sur le plateau est très raide, mais il est agréablement ombragé par une forêt. Je traverse un charmant cimetière. Les inscriptions sont écrites dans un alphabet mystérieux.




Sur le plateau, il y a des pans de remparts, des ruines d'églises, de mosquées et d'autres bâtiments et une dizaine de troglodytes. Tout ça ne mérite pas vraiment le nom de "ville troglodytique". La plupart des troglos sont tous petits : une pièce unique, accessible du dessus par un escalier. Une fois de plus, la vue sur les vallées environnantes est splendide.




Le dernier troglo, au bout du quatrième "doigt", est un palais à trois façades, avec plusieurs grandes pièces.





Je suis en retard pour le car du retour, à 17 h 20. L'auto-stop sur la route de Ternovka n'est pas très efficace. Enfin, un producteur de pêches me dépose à l'arrêt de bus. Mais il n'y a pas de bus. Une babouchka dit "remont" : le bus est en panne. Le suivant est à 19 h. Bon, au moins, il y aura un autre car aujourd'hui :-)
Un minibus inespéré se pointe et me dépose au "Cinquième kilomètre". Un autre trajet en minibus et je suis à la gare routière principale de Sevastopol, en train de faire la file au guichet pour acheter un billet pour Simferopol. La file est longue et ça n'avance pas ; dehors, un car vide est sur le point de partir pour Simferopol. Excédé, le chauffeur déboule dans le hall et invite les passagers pour Simferopol à embarquer sans billet. Les guichetières sont vexées par cette remise en cause de leur efficacité. La scène est très drôle, mais au moins le bon sens l'a emporté sur la paperasserie.

A Simferopol, je trouve un billet de train pour Kertch après seulement 30 minutes de file. Aujourd'hui, j'aurai pris un trolleybus, deux cars, deux minibus et un train :-)
Je suis dans un compartiment de seconde classe avec quatre couchettes. Selon les standards français, ce serait de la première classe. Mes compagnons de compartiment sont un couple germano-biélorusse et un Russe quasi muet. L'Allemand et la Biélorusse sont très sympas et parlent anglais. Notre conversation est un mélange d'anglais, d'allemand et de russe.
Je dors mal, parce qu'il fait trop chaud dans la couchette du haut. J'avais mieux dormi en troisième classe...